Je ne sais pas pour toi, mais parfois je ne comprends pas toujours tout ce qui se passe dans mes lectures. Je n’arrive pas à cerner qui est vraiment qui, qu’est-ce qui est en train de se passer et pourquoi est-ce que c’est en train de se passer. J’aurais pu t’en parler dans mon article de la honte du lecteur, parce que… pendant longtemps j’avais un peu honte de ça. Je me disais que c’était parce que je ne savais pas lire. Et non, ce phénomène n’est pas dû à ma technique de lecture ninja, car généralement quand je pige pas ce qui se passe, je ne me le permets pas.
La première fois que j’ai ressentie ce phénomène de manière consciente, c’est avec Terry Pratchett. Je ne pige jamais rien à son tout premier chapitre. Et pourtant, à la toute fin du roman, je trouve que non seulement cet incipit — nom scientifique de début de roman parce que j’aime me la péter — cet incipit c’est du génie, mais surtout que le roman n’aurait pu avoir un meilleur début. C’est avec Sir Pratchett que j’ai appris à accepter de ne pas tout comprendre dans un roman dès le début. À être perdue, à me poser des questions et tout simplement à me contenter de me laisser emporter par le flot des événements.
Ne pas tout comprendre un roman est un appel à une relecture et une redécouverte de ce roman.